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Visas: Les précisions du ministre français de l’intérieur
Un député français a exprimé, hier mardi, ses craintes suites à la décision de la France de réduire le nombre de visas délivrés aux algériens, marocains et tunisiens.
La France a décidé de réduire de 50% le nombre de visas accordés aux ressortissants algériens et marocains et de 30% le nombre de visas accordés aux tunisiens.
L’Algérie a pris acte et déploré cette décision qui, selon Amar Belani, envoyé spécial chargé de la cause du Sahara Occidental et des pays du Maghreb, « intervient à la veille du déplacement d’une délégation algérienne à Paris dans le but de faire le point sur tous les cas en suspens et de déterminer le mode opératoire le plus satisfaisant en vue de renforcer la coopération dans le domaine de la gestion de l’immigration irrégulière.”
L’Algérie a également convoqué l’ambassadeur de France en Algérie, “afin de lui notifier une protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algériens à destination de la France.”
Mardi, le député des Français du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest M’jib El Guerrab a interrogé le ministre de l’intérieur sur cette question.
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« Nous craignions que cette mesure ne sanctionne des étudiants, des chercheurs, des entrepreneurs, des sportifs. En un mot, toutes ces forces vives amenées à être des passerelles entre les deux continents. » a déclaré le député dans une intervention à l’assemblée nationale française.
« Ne risque t-elle pas (cette mesure, Ndlr) de frapper ces petites gens, les populations sans réseau, les classes moyennes pour lesquelles le visa est un oxygène pour voir le monde ou même un laisser passer pour la réussite professionnelle? » s’interroge le parlementaire.
Alors que la France veut rester la première destination touristique mondiale, poursuit M’jib El Guerrab, « cette décision appliquée sans distinction risque d’être fortement incomprise. »
S’adressant au ministre de l’intérieur Gerlad Darmanin, le parlementaire a demandé comment trouver « un juste équilibre entre des mesures de rétorsion fortes pour faire appliquer les OQTF (obligation de quitter le territoire français, Ndlr) et de l’autre côté, permettre les mobilités qui font le rayonnement de la France à l’étranger? »
En réponse à cette question, le ministre a expliqué que la France a de « grandes difficultés avec les États du Maghreb à pouvoir reprendre leurs ressortissants. »
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Prenant l’exemple de l’Algérie, le ministre a fait savoir qu’en 2019, 1650 algériens dont certains sont « dangereux ou fichés » ont été expulsés en Algérie contre 23 en 2020.
« Avec l’Algérie, nous n’avons plus de relations qui consisteraient à redonner des laisser passer consulaires alors que ces personnes méritent de retourner dans leur pays. » a déclaré le ministre.
« Le jour où l’Algérie, qui est notre alliée, notre grand ami et notre grand voisin, reprend des relations diplomatiques normales avec nous, alors évidemment, nous accepterons de délivrer des visas. » a t-il ajouté.