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Air Algérie « n’est pas à la hauteur des souhaits » des algériens
La compagnie aérienne nationale Air Algérie « n’est pas à la hauteur des souhaits de la population » algérienne.
C’est ce qu’a indiqué, ce jeudi, le ministre des transports Lazhar Hani, qui était l’invité de LSA Direct.
« La compagnie Air Algérie n’est pas à la hauteur des souhaits de la population. Je vous le concède, c’est incontestable. Je suis le premier à le dire, et je le reconnais. Il y a des choses acceptables qui sont faites, il y a d’autres qui ne le sont pas. » a déclaré le ministre.
Des problèmes de gestion
Pour le premier responsable du secteur, il est « incontestable » qu’Air Algérie a « des problèmes de gestion et d’organisation interne. »
« Je reconnais qu’il y a des problèmes de gestion, d’organisation interne. C’est incontestable. On va travailler pour y mettre de l’ordre, parce que c’est le pavillon national. » affirme le ministre.
Toutefois, a t-il ajouté, « je ne voudrais pas qu’on soit ingrat vis à vis de cette compagnie. »
Le ministre a rappelé le « rôle » joué par Air Algérie qui a été « la fenêtre de l’Algérie sur l’étranger » lors que notre pays « était sous embargo dans les années noires. »
« Air Algérie est très visible, c’est le pavillon national…C’est pour ça que tout le monde a les yeux rivés sur cette compagnie » a déclaré Lazhar Hani.
Air Algérie impactée par la crise sanitaire
Le ministre a expliqué qu’Air Algérie est impactée « au même titre » que les autres compagnies aériennes à travers le monde par la crise sanitaire de Covid19.
« Il faut regarder ce qui se passe dans le monde au niveau de l’activité de transport aérien. Ce n’est pas que je veuille défendre Air Algérie ou dire que ça va très bien, je veux dire tout simplement que c’est une compagnie qui a des problèmes qui lui sont propres (internes) mais aussi externes. » a indiqué le premier responsable du secteur des transports.
Le ministre a rappelé les passagers des autres compagnies ont payé leurs billets pour les vols de rapatriement.
« Les nôtres non, je ne dis pas tout le monde… Sur une expédition, il y a 20 ou 30% (des passagers, Ndlr) qui ont leurs tickets (pour les vols de rapatriement) mais le reste non. Si un passager qui n’a pas de billet n’est pas embarqué, il va poser des problèmes. C’est la pagaille, comme cela s’est passé à Orly en France. » a relevé le ministre avant d’ajouter: » L’Algérien estime que c’est sa compagnie et qu’il doit monter gratuitement. »
« La compagnie va présenter sa facture à l’état, parce qu’elle a été réquisitionnée par l’État, donc elle va présenter la facture à celui qui l’a réquisitionné. C’est l’État. » a encore indiqué le ministre.
Air Algérie souffre d’un « problème terrible »
Le ministre des transports estime que la compagnie aérienne nationale « souffre d’un problème terrible. »
« Il n y a pas de culture d’entreprise. Une entreprise qui soit solidaire, où les employés et collaborateurs sont solidaires avec leur entreprise. Ils n’ont pas cette solidarité, c’est dommage. Je le regrette , je l’ai dit au responsable de la compagnie. » a t-il regretté.
Dans ce cadre, Lazhar Hani a rappelé que le dossier du transport aérien en général, et particulièrement celui d’Air Algérie, est passé en conseil des ministres il y a quelques semaines. « Le Président de la république a donné des instructions très claires la dessus: La compagnie doit jouer son rôle de porte drapeau, de porte flambeau. » a insisté le ministre.
70 milliards pour l’hébergement des algériens rapatriés
Les 32 000 ressortissants algériens rapatriés de plus de 40 pays depuis le début de la crise sanitaire et la fermeture des frontières aériennes, maritimes et terrestres de l’Algérie ont été hébergés dans des hôtels aux frais de l’état.
La facture globale que l’État a payé aux différents hôtels où les algériens rapatriés ont été hébergés pour la période de confinement sanitaire s’élève à 70 milliards, selon le ministre.