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Où voyager en 2020 ? Top 12 des pays à visiter
Le site VoyageursDuMonde a sélectionné 12 pays à visiter en 2020:
1. Norvège: Vingt ans d’avance ? Le Parlement norvégien a annoncé viser la neutralité carbone dès 2030. Paradis de la voiture électrique et de l’énergie hydraulique, premier bailleur de fonds des programmes de protection de la forêt amazonienne, la Norvège est précurseur. Il faut dire que les Norvégiens entretiennent un lien viscéral à la nature. Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, ils pratiquent le “friluftsliv” (prononcez free-loofts-liv), “la vie au grand air”, qui peut se décliner à l’infini : pêcher dans un fjord, cueillir des baies, camper au bord d’un lac, dormir à la belle étoile. Nous, en 2020, on ira observer les macareux dans les Lofoten, on marchera sur les glaciers. On passera une nuit dans un phare, face au spectacle hypnotique de la mer, on chassera les aurores boréales.
2. Égypte: Remonter le Nil entre Louxor et Assouan à bord du Steam Ship Sudan, puis basculer sur le lac Nasser, pour voguer sur une “mer en plein désert”. Les autorités égyptiennes limitent la navigation à une dizaine de bateaux de tourisme pour ne pas polluer cette réserve d’eau vitale pour le pays ; et parmi ces bateaux, la Flâneuse du Nil est la seule dahabieh. D’une élégance simple, elle navigue souplement, glisse sur l’eau à petite vitesse. Sur les eaux tranquilles du lac, on croise seulement quelques pêcheurs, et des milliers d’oiseaux qui traversent le ciel. On se baigne dans des eaux au bleu profond, bordées de plages désertes, on se balade sur les rives parmi les papyrus et des hérons blancs. Naviguer sur le lac Nasser, c’est aussi voguer sur l’histoire, de l’édification des temples par les pharaons à leur sauvetage par l’Unesco, en passant par la construction du haut barrage d’Assouan. Une Égypte exclusive, loin des foules.
3. Ghana: On la connaît pour sa décharge de rebuts high-tech, l’une des plus grandes poubelles d’électronique au monde, symbole de notre surconsommation. À bien des égards, Accra ressemble à d’autres capitales ouest-africaines, avec son centre-ville de malls, ses banques, ses hôtels chics et ses quartiers de tôle ondulée. Mais une nouvelle génération d’entrepreneurs en ont fait LA capitale créative du continent. Musique, mode ou art, la scène culturelle est en ébullition. Le quartier d’Osu est emblématique de cette coolitude, avec ses showrooms plébiscités par une clientèle locale aisée et par la diaspora. Les “returnee” sont de retour après des années passées à Londres ou NYC, attirés par esprit laid-back de la ville. L’ancien quartier de Jamestown, son port ouvert sur l’Atlantique et ses pirogues colorées, est plus traditionnel. Et chaque année, le festival Chale Wote prend d’assaut les rues en rassemblant différents artistes africains et internationaux. Dans ce pays qui collectionne les poids-lourds en la matière – El Anatsui, Ibrahim Mahama… –, l’art réinvente la ville.
4. Italie: Ponza, c’est un rocher volcanique à quelques encablures de la côte – la capitale est à trois heures seulement, et l’île est le refuge dominical des Romains fortunés. C’est aussi une villégiature appréciée des happy fews napolitains, qui la préfèrent à Capri car plus sauvage. Chaos volcanique creusé de grottes et de piscines naturelles, eau transparente qui décline turquoise et émeraude à l’aplomb des falaises : Ulysse en son temps ne voulait plus la quitter. Sur le petit port, les maisons cubiques ocre et roses surplombent les quais en demi-lune. Et sur les quais, un fouillis de barques en bois décharge leurs scampis encore frétillants : le séjour à Ponza n’est jamais assez long pour tester toutes les bonnes tables, ambiance Saint Trop’ des sixties. Les meilleures spaghetti alle vongole d’Italie, c’est ici. Frontone, la plage principale n’est accessible que par la mer, une navette fait le va-et-vient depuis le port – mais pour éviter la foule, on loue une barque à moteur pour voguer de crique en crique sur l’eau translucide.
5. Brésil: À la pointe nord-est, le littoral de Pernambouc, deux cents kilomètres de sable doré. Et quelques-unes des plus belles plages du Brésil, bordées de bribes de Mata Atlantica, la forêt côtière. Olinda, avec ses ruelles en pente et ses maisons de couleur, ses églises baroques, ses chapelles et ses couvents franciscains, appartient, comme Salvador de Bahia ou Ouro Preto, à l’aristocratie des villes historiques du pays. Cernée de sept collines fleuries de manguiers et d’arbres à pain, la ville entière est lovée dans la forêt tropicale face aux eaux bleues de l’océan – un paysage qui lui confère une douceur unique. La ville sœur, Recife, est le cœur intellectuel d’un Pernambouc saturé de cultures espagnole, noire et indienne. L’ex-président Lula, à peine libéré après 580 jours d’incarcération, est retourné dans la capitale de son État natal – il est né à trois heures de route de là, plein ouest, dans une famille d’agriculteurs pauvres – pour dénoncer la politique de Jair Bolsonaro et exhorter à continuer le combat. Alors, on y va !
6. Mexique: Du Mexique, on connaît les temples mayas et les plages caribéennes. Cette fois, on explore Mexico. CDMX, ville tentaculaire – 1500 kilomètres carrés pour 20 millions d’habitants –, est un laboratoire de la modernité en plein boom culturel. Une ville intellectuelle, gourmande, festive. On la découvre à travers deux colonias, en tête des quartiers les plus créatifs. La Condensa déploie de larges et élégantes avenues bordées de palmiers et deux grands parcs urbains à la végétation luxuriante, parcourus de dogsitters. Partout, une esthétique Art déco héritée au siècle dernier des immigrés européens. Moins preppy, Roma, ancien faubourg devenu bohème, reste un quartier très vivant, familial, un microcosme qui réunit toutes les classes sociales, entre petits ateliers, entrepôts de mécaniciens, échoppes de couturiers, cuisine de rue. De showrooms en concept-stores, on y découvre une création design qui travaille l’argile noire d’Oaxaca ou la pierre volcanique de Zacatecas. C’est aussi ici que s’invente l’audacieuse scène culinaire mexicaine.
7. Tibet: Steppes dénudées, prairies sauvages, paysages d’altitude. Au-delà des terres connues du Tibet central, l’Amdo est celle des origines, aux prémices des hauts plateaux, où vit un peuple resté nomade : c’est dans cette région que la tradition tibétaine est restée la plus vivace – c’est aussi la dernière que l’on peut visiter librement. À 3500 mètres d’altitude, les vertes prairies sont le pâturage des yaks, moutons et chevaux, et sur tout le territoire, on peut observer une faune archaïque d’antilopes, de lièvres arctiques et d’oiseaux. Dans la vallée de Repkong, nombreux sont les moines et les ermites. On visite le monastère de Kumbum, où séjourna l’exploratrice Alexandra David-Neel – l’Amdo était, avec le Sikkim, sa terre de prédilection, elle l’arpenta pendant cinq années. Un voyage hors du monde de paysages grandioses, de rencontres et de spiritualités. Et la fierté d’un peuple qui lutte pour sa liberté.
8. Inde: On la surnomme “Cyberabad” : riche de ses entreprises high-tech, Hyderabad est la Silicon Valley du sous-continent indien. On y explorera plutôt les fastes du passé. Si le Rajasthan a ses maharajas, Hyderabad a ses nizams – richissimes souverains réputés pour édifier les plus beaux palais, épouser les plus belles femmes, organiser les réceptions les plus somptueuses. Séjourner à Falaknuma, c’est entrouvrir la porte de cette histoire d’extravagance à l’indienne, très inspirée du luxe à l’européenne. On y pénètre en calèche, tirée par quatre chevaux blancs ; et tout est à l’avenant : jardins moghols, marbres italiens, lustres vénitiens… Édifié entre 1884 et 1893, aujourd’hui propriété du groupe Taj, ce palais Tudor rempli d’œuvres et d’objets rares vaut autant pour son aspect patrimonial que pour son confort de palace. Mosquées, mausolées, madrasas, Hyderabad est une ville riche en chemins inexplorés, qu’on aime pour sa singularité et son orientalisme volubile.
9. Arabie Saoudite: Fermée aux voyageurs étrangers depuis des décennies, l’Arabie Saoudite a annoncé l’octroi de visas touristiques en octobre dernier. Une ouverture orchestrée par le prince héritier réformateur Mohammed Ben Salmane, qui ambitionne de moderniser le pays. Au nord du royaume, sur l’ancienne route de la myrrhe et de l’encens, la province d’Al-’Ula est l’une des plus importantes régions archéologiques au monde. Occupée par les Nabatéens il y a deux mille ans, Al-’Ula est riche d’un patrimoine exceptionnel, avec une centaine de tombeaux creusés dans la roche au moins aussi majestueux que ceux de Petra, en Jordanie. Une exposition présente ces merveilles à l’Institut du monde arabe à Paris, jusqu’au 19 janvier 2020 (Al-’Ula, merveille d’Arabie) – mais il faut les voir en vrai, absolument. Ces trésors jaillis des sables, porte-étendard d’une destinations qui change, devraient bientôt figurer sur la carte du tourisme mondial. Dans les oasis de la province d’Al-’Ula, on découvre aussi, à l’ombre des palmiers, la richesse de la culture bédouine – et des jardins aux senteurs de datte, d’orange, de citron et de menthe. Un peu plus loin, on traverse le fameux désert du Rub al-Khali, “le quart vide”, qui a inspiré au grand explorateur Wilfred Thesiger son récit Le Désert des déserts.
10. São Tomé-et-Príncipe: Au milieu du monde – l’archipel est au croisement de l’équateur et du méridien de Greenwich –, l’air est moite, la chaleur idéalement douce. São Tomé est une houle de collines et de volcans éteints qui serrent leurs flancs de forêt vierge, une jungle tissée de lianes et de cacaoyers sauvages. Une capitale aux airs de bourgade tropicale, qui se souvient des ambitions évanouies du Portugal face à la baie et ses cargos à l’ancre. Príncipe – à une demi-heure d’avion à hélices de São Tomé – est un autre bout du monde, plus langoureux encore. Sur ses longues plages désertes, on voit des oiseaux bleus inconnus ailleurs, des tortues venues enfouir leurs œufs. Les deux confettis de basalte au large du Gabon furent, au temps de leur splendeur, les premiers producteurs de cacao au monde. Des roças, immenses plantations qui firent la richesse des colons, il ne reste rien, sinon quelques vestiges ouverts à tous vents. Pourtant, on produit toujours ici un cacao d’une qualité exceptionnelle, à l’image de celui de Claudio Corallo : son chocolat est le meilleur du monde, tout simplement. À croquer absolument.
11. Etats-Unis: 2020, année d’élection présidentielle. Trump ou pas Trump ? En attendant novembre, on file à DC. Capitole, Maison Blanche, et monuments à la gloire des héros de la nation… Voilà pour le visage officiel de la capitale de la première puissance mondiale. Mais il faut aussi explorer ses quartiers – qu’on arpente avec un expat’ français qui partage ses bons spots. H Street NE, food trucks et marchés fermiers ; Little Ethiopia (c’est là que vit la plus importante communauté éthiopienne en exil) ; U Street, théâtre des émeutes qui suivirent l’assassinat de Martin Luther King en 1968. Aujourd’hui, le quartier foisonne de bars branchés et de clubs de jazz. Des berges du Potomac à Capitol Hill, avec ses maisons cossues au gazon parfait, le vélo est LE moyen de locomotion des habitants de DC : comme eux, on pédale le long des canaux de Georgetown. Et on visite le National Museum of African American History and Culture, inauguré en septembre 2016 par Barack Obama himself, qui documente l’esclavage, la ségrégation et l’apport des Afro-Américains à la vie culturelle des États-Unis.
12. Turquie: La côte lycienne, c’est la mythologie inscrite dans le paysage. Un paysage de palmeraies et de vergers d’orangers, la mer toujours à portée de regard, et, partout, au détour des chemins, des tombeaux ciselés dans la roche, des vestiges grandioses sans autres visiteurs que les villageois voisins qui y improvisent des pique-niques. On aime aussi Kayaköy, village grec abandonné en 1924, déserté lors de l’échange de populations entre la Grèce et la Turquie : accrochées à une colline, des centaines de maisons aux toits ouverts sur le ciel et aux portes béantes – une atmosphère d’une folle poésie, en même temps qu’un témoignage de l’histoire récente. À Xanthos, l’ancienne capitale, les chèvres ont investi le très beau théâtre, que l’on visite avec l’archéologue en charge des fouilles. On aborde Simena par la mer. Dans le petit port, les pêcheurs se préparent à partir au large. Sur la forteresse, les tombeaux lyciens et la ville engloutie que l’on devine à travers les eaux translucides.